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samedi 18 mars 2017

بربرية كرم الضيافة Généreuse hospitalité berbère

Pour une fois je vais commencer, par la fin de journée. Ma rencontre avec l’hospitalité berbère, illustrée par le comportement généreux de Mohamad, qui n’a rien et donne tout avec largesse. Mon GPS indique l’heure du coucher de soleil, généralement, une heure avant je me mets en demeure de trouver un hébergement. Dans la dernière grande ville, un groupe de français voyageant en rallye ont squatté toutes les chambres. Je croise mon motard espagnol, il ne me reconnaît pas. Je fais demi-tour et tente de le rattraper, mais il continue et comme je n’envisage pas de faire la route dans l’autre sens. Alors je repars. J’ai perdu pas mal de temps dans ces manœuvres, si bien que la nuit tombe quand j’arrive à Amouguer à une soixantaine de kilomètres de la ville la plus proche. Cette commune rurale de 5000 habitants de la province de Midelt, dans la région de Meknès-Tafilalet. Mohamed H.. est tranquillement assis le long de la route au café salon de thé. Je poursuis ma route pour atteindre la fin du village. Dans la nuit, il n’est pas question de poursuivre ma route, 60 kilomètres dans la nuit, trop risquée ..avec les nids de poule, le gravier etc.. sans compter les véhicules sans lumière... Je fais donc demi-tour et me dirige vers l’unique  Café Salon de Thé pour demander à Mohamed, s’il existe un Hotel..sa réponse est « non ». Je lui demande alors s’il connaît quelqu’un qui accepterait de m’héberger. Il me répond d’un oui laconique.. quand je lui demande « où ».. Il me dit tout simplement « chez moi » et continue tranquillement à prendre son thé et discuter avec ses copains. Je m’assois et attend, trop content après cette rude journée de pouvoir enfin me reposer. Puis Mohamed se lève et je le suis à travers un chemin en pente, plutôt cabossé.. Il me faut faire cirer l’embrayage. Ca sent le cramé et le gravier sur le sol ne me permet pas de stabiliser aisément la moto. Enfin, nous arrivons sur une partie plus plate. Mohamad m’indique de prendre une petite porte étroite. J’essaye de lui faire comprendre que la moto est trop large, mais il me signe d’essayer.. Le guidon passe mais pas les saccoches. Il faut reculer. Après plusieurs manipulations, je garerais la moto dans un chemin de terre au-dessus de la maison. A ce moment, un homme vient nous voir et me demande mon passeport, mon numéro de visa.. ici on fait les choses dans les règles et les touristes doivent être enregistrés. Nous redescendons dans la maison de Mohamed. L’eau est économisé au maximum car il faut aller les chercher à dos d’ane. La couche est à même le sol sur des couvertures. Dans un coin, un petit poêle réchauffe l’atmosphère, mais surtout  l’eau dans la théière. Le tirage est excellent, Dehors il fait de plus en plus frais ce qui contribue au bon tirage du poêle. Le corps tremble encore un peu de froid, mais le cœur est au chaud. Mohamed vit seul avec son père, lequel est parti pour deux jours faire les courses au souk du village voisin. Il reviendra demain. Je comprends que son veuvage est récent et c’est pourquoi, Mohamed est revenu au village en mettant de côté ses études.  En dessous de nous,  un ane, celui pour aller chercher de l’eau., un coq et deux poules, une vache et son jeune veau. Tout cela sert à nourrir la famille, les sœurs qui vivent ailleurs.  Mohamed nous prépare un tajine auquel je contribue en donnant les quelques légumes qu’il me reste, du poivron et tomates.. eh oui dans les Hostels, il existe un coin cuisine ou l’on peut faire à manger. Enfin pas d’internet bien sûr, mais Mohamed partage son accès téléphonique.  Il a épuisé son abonnement . Son frére en ville lui recharge, 10 Drh pour un Giga de données. Comme bien sûr, il refuse toute forme de contribution de ma part, j’ai retenu la leçon .. et le lendemain en ville je lui chargerai sa ligne. C’est simple il suffit d’aller chez un opérateur et de demander de créditer le compte. Tout çà se fait en ligne..
Un énorme merci à Mohamed, qui fait honneur à son pays et à sa région, dont le comportement restera gravé dans ma mémoire comme celui de Mohamad et sa famille en Iran..



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