Pour
une fois je vais commencer, par la fin de journée. Ma rencontre avec l’hospitalité
berbère, illustrée par le comportement généreux de Mohamad, qui n’a rien et
donne tout avec largesse. Mon GPS indique l’heure du coucher de soleil,
généralement, une heure avant je me mets en demeure de trouver un hébergement.
Dans la dernière grande ville, un groupe de français voyageant en rallye ont
squatté toutes les chambres. Je croise mon motard espagnol, il ne me reconnaît
pas. Je fais demi-tour et tente de le rattraper, mais il continue et comme je
n’envisage pas de faire la route dans l’autre sens. Alors je repars. J’ai perdu
pas mal de temps dans ces manœuvres, si bien que la nuit tombe quand j’arrive à
Amouguer à une soixantaine de kilomètres de la ville la plus proche. Cette commune
rurale de 5000 habitants de la province de Midelt, dans la région de
Meknès-Tafilalet. Mohamed H.. est tranquillement assis le long de la route au
café salon de thé. Je poursuis ma route pour atteindre la fin du village. Dans
la nuit, il n’est pas question de poursuivre ma route, 60 kilomètres dans la
nuit, trop risquée ..avec les nids de poule, le gravier etc.. sans compter les
véhicules sans lumière... Je fais donc demi-tour et me dirige vers
l’unique Café Salon de Thé pour demander
à Mohamed, s’il existe un Hotel..sa réponse est « non ». Je lui
demande alors s’il connaît quelqu’un qui accepterait de m’héberger. Il me répond
d’un oui laconique.. quand je lui demande « où ».. Il me dit tout
simplement « chez moi » et continue tranquillement à prendre son thé et
discuter avec ses copains. Je m’assois et attend, trop content après cette rude
journée de pouvoir enfin me reposer. Puis Mohamed se lève et je le suis à travers
un chemin en pente, plutôt cabossé.. Il me faut faire cirer l’embrayage. Ca
sent le cramé et le gravier sur le sol ne me permet pas de stabiliser aisément
la moto. Enfin, nous arrivons sur une partie plus plate. Mohamad m’indique de
prendre une petite porte étroite. J’essaye de lui faire comprendre que la moto
est trop large, mais il me signe d’essayer.. Le guidon passe mais pas les
saccoches. Il faut reculer. Après plusieurs manipulations, je garerais la moto
dans un chemin de terre au-dessus de la maison. A ce moment, un homme vient
nous voir et me demande mon passeport, mon numéro de visa.. ici on fait les
choses dans les règles et les touristes doivent être enregistrés. Nous
redescendons dans la maison de Mohamed. L’eau est économisé au maximum car il
faut aller les chercher à dos d’ane. La couche est à même le sol sur des
couvertures. Dans un coin, un petit poêle réchauffe l’atmosphère, mais surtout l’eau dans la théière. Le tirage est
excellent, Dehors il fait de plus en plus frais ce qui contribue au bon tirage
du poêle. Le corps tremble encore un peu de froid, mais le cœur est au chaud.
Mohamed vit seul avec son père, lequel est parti pour deux jours faire les
courses au souk du village voisin. Il reviendra demain. Je comprends que son
veuvage est récent et c’est pourquoi, Mohamed est revenu au village en mettant
de côté ses études. En dessous de nous, un ane, celui pour aller chercher de l’eau.,
un coq et deux poules, une vache et son jeune veau. Tout cela sert à nourrir la
famille, les sœurs qui vivent ailleurs.
Mohamed nous prépare un tajine auquel je contribue en donnant les
quelques légumes qu’il me reste, du poivron et tomates.. eh oui dans les
Hostels, il existe un coin cuisine ou l’on peut faire à manger. Enfin pas d’internet
bien sûr, mais Mohamed partage son accès téléphonique. Il a épuisé son abonnement . Son frére en
ville lui recharge, 10 Drh pour un Giga de données. Comme bien sûr, il refuse
toute forme de contribution de ma part, j’ai retenu la leçon .. et le lendemain
en ville je lui chargerai sa ligne. C’est simple il suffit d’aller chez un
opérateur et de demander de créditer le compte. Tout çà se fait en ligne..
Un énorme merci à Mohamed, qui fait honneur à son pays et à sa région, dont le comportement restera gravé dans ma mémoire comme celui de Mohamad et sa famille en Iran..
Un énorme merci à Mohamed, qui fait honneur à son pays et à sa région, dont le comportement restera gravé dans ma mémoire comme celui de Mohamad et sa famille en Iran..
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