Une fois la frontière passée, les galères volent en escadrille. Tout
d’abord le GPS ne fonctionne plus car les cartes ne couvrent que l’Europe donc
pas l’Iran. L’écran du GPS est monocolore sans aucune route. La navigation est
donc à vue, mais de nuit la navigation à vue ce n’est pas terrible. Je ne peux
même pas compter sur une voiture dont j’emprunterai la trace. Le parc
automobile est ancien et apparemment le contrôle technique n’est pas en vigueur.
Beaucoup de voitures n’ont pas de feux arrière. Le parc automobile date essentiellement
de la Révolution Islamique de 1979. Les sanctions économiques se sont enchaînées
avec comme point d’orgue l’embargo pour stopper la course au nucléaire. La
conséquence est claire pour le parc automobile.. peu ou pas de pièces détachées
Ajouté à cela que la sécurité routière a placé de nombreux ralentisseurs. Pour
les 20 kilomètres, il me faudra plus d’une
heure en combinant la carte sauvegardée sur Google, la boussole et le choix des
bonnes intersections, notamment à Kemesh Tappeh ( çà c’est pour vous mettre
dans l’ambiance des mots) . La route est en mauvaise état. L’éclairage est
aléatoire donc difficile de se repérer. Enfin tout est écrit en parsi. Il est
plus de minuit quand j’arrive à Maku.
La ville est répartie autour de la rue principale avec des
habitations de chaque coté. Je traverse la ville une première fois, puis
revient en arrière tout est écrit en parsi. Les seules illuminations sont
celles des immenses guirlandes aux couleurs iraniennes qui descendent de la
montagne. J’ai fait l’aller et retour .. mais choux blanc.c.pas d’hôtel ni de
panneaux lumineux visible de la route. J’avise une petite échoppe encore
ouverte à minuit et demi. Je suis las et trempé de sueur. Le jeune commerçant
ne parle pas anglais. .mais comprend le mot Hôtel.. Et là se passe une chose
fantastique qui effacent toutes les galères de ces dernières heures. Le jeune
commerçant est en train de rentrer ses packs de boisson. Il me voit, je dois
avoir l’air las et épuisé. Il me propose un coca. Je lui fais comprendre que je
viens de passer la frontière et que je n’ai pas eu le temps de changer de l’argent.
Il ne parle pas anglais mais il a compris que je ne peux donc le payer. En plus
je ne suis guère un buveur de coca. Il me tend une grande bouteille d’eau. Je m’assois
à sa table. Nous échangeons dans la mesure du possible. Je comprends qu’il est
fier de son pays mais qu’il veut donner une bonne image de son peuple, qui
diverge de celle véhiculée par la propagande officielle. Il est musulman et se
doit d’aider celui qui a soif. Autant vous dire qu’en quelques minutes, les
galères de ces 6 dernières heures sont effacées. Cette hospitalité et cette
chaleur humaine me suivra bien au-delà de l’Azerbaijan.
Je commence à me familiariser avec la monnaie iranienne.. la
nuit coute 700 000 rials.. ( 1 USD c’est 30.000 Rials) Faites les comptes
.. Bonne Nuit..
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