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mardi 17 novembre 2015

.. 5h02 pour passer la Frontière ..Finie la police islamique, bonjour l’administration Turkméne..

C’est le jour de passer la frontière turkmène tant espérée. Je quitte Sarakhs assez tôt pour enquiller aussi rapidement que possible les formalités de la frontière Iranienne. Sans GPS, je loupe la route en terre battue, mais je suis rapidement mis sur le bon itinéraire par des badauds. La barrière se lève. Comme les routiers, il me faut faire annoter mon carnet de passage en douane. Certes, je suis baladé de guichet en guichet et de file d’attente en file d’attente jusqu’à ce qu’un préposé vienne avec moi pour contrôler le numéro de châssis, de moteur avec la carte grise et le carnet de passage en douane. Ca y est. C’est fini cela a été plus rapide que pour l’entrée, je passe une nouvelle barrière et des barbelés qui séparent l’Iran du Turkménistan.  Fini la police islamique, bonjour l’administration Turkméne.
Après le franchissement d’un no-mans land, c’est l’arrivée sur un immense parking quasi vide, personne à l’horizon. Bizarre, compte tenu du planning et des délais imposés par les consulats, j’avais tendance à penser qu’il y aurait plus de monde. La moto est bien seule sur le parking. Un fonctionnaire impeccablement vêtu d’un uniforme vert et d’une casquette aux larges bords qui rappelle celle des parades des officiers russes, sort de l’immeuble et vient à ma rencontre. Il m’invite à garer la moto puis à entrer dans une salle d’attente. La longue procédure commence. J’essaye de prendre des photos cachées ce qui en explique leur piètre qualité. Après plus d’une demi-heure d’attente, deux hommes arrivent. Ils m’invitent à les suivre. Dans la salle, ils se présentent. Ce sont des médecins qui opèrent un contrôle sanitaire. Après m’avoir pris la température tympanique, ils s’inquiètent de mon état de santé sans pour autant m’ausculter. La visite médicale est terminée. Le jeune douanier à la belle casquette m’emmène à un caissier pour pour régler 15 USD de visite. Je passe ensuite dans trois autres bureaux, une fois pour le passeport du véhicule dont les éléments sont consignés sur un cahier. Je dois repasser par la case caissier pour quelques USD de plus. Après 3 passages en caisse, un bureau à l’étage, j’arrive dans un bureau où le douanier est occupé à jouer sur son téléphone. Il est seul dans le bureau. Il me fait attendre le temps de terminer sa partie. Je le prends en photo caché. Il regarde mon passeport et me le rend. C’est tout. Je suis dirigé vers un nouveau guichet. Le jeune préposé vérifie le dossier qu’il m’a fallu remplir en nommant un hôtel. De mémoire, j’inscris le même hôtel que celui que j’avais transcrit dans ma demande de visa. Cela n’inspire guère mon jeune douanier qui cogitera longuement sur l’Hotel, pourtant choisi dans Booking. Ma crainte est qu’il téléphone. Derrière moi, la queue s’allonge et personne ne pipe mot. L’un de ses collègues lui fait signe de me laisser passer. L’attente aura duré une demi-heure et m’aura couté 35 USD là mon co-équipier, Pierre-Marie, aura, une bonne semaine plus tôt, payé 120 USD en sus du visa payé au Consulat. Ce n’est malheureusement pas fini. En sortant du building, je dois passer au contrôle physique du véhicule et à l’inspection de mes bagages. Cela se passe en deux temps, un officier vient me saluer aimablement. Il me parle de la France, de ses joueurs de foot célèbres, puis laisse de très jeunes douaniers (entre 16 et 20 ans maximum)  se lançaient dans la fouille d’un véhicule qui les fascine. De vrais gamins, qui commence à jouer avec mon casque au point qu’il me faut les traiter comme des enfants.
D’après les horaires de prise de vue des photos, la première photo à la barrière iranienne a été prise à 8h47 et celle à la sortie Turkmène à 13h45. Au total, le franchissement de la frontière aura duré 5h02 minutes.. 

Enfin libéré..à peine libéré, je prends la route indiqué par Google Map, route que j’avais pré-chargé la veille au soir. Je n’ai pas parcouru 20 km, que je suis contrôlé. La route est pourrie et défoncée telle que me l’avait annoncé Pierre Marie. Sur le premier tronçon difficile de dépasser le 35 km/heure de moyenne. Des trous, des nids de poules,de profondes ornières et des barrages routiers. J’essaye de m’appuyer sur le talon du pied de façon à ne pas réveiller la douleur. Après une heure et demie d’une telle route, j’observe un gros tas marron au milieu de la piste.. Ce tas a été placé là de façon intentionnelle. Il s’agit de signaler que le pont est défoncé et qu’il faut circuler entre les piles. Ubuesques, la digression est totale entre un poste frontière propre et repeint, des locaux spacieux et modernes et une telle route aussi défoncée. Tout est pour le show off, le paraître mais dés que l’on gratte le vernis, c’est navrant. C’est encore plus criant lorsque l’on arrive dans une ville importante comme Mary ou Turkmenabad avec des routes larges et bien asphaltées, avec des bâtiments faramineux, décoré et à la peinture et au revêtement impeccable. Un fort contraste avec la campagne. C’est peut-être l’explication à la difficulté à obtenir rapidement un visa. Il s’agit de privilégier les touristes qui arrivent par les airs et les aéroports et ne visitent que les grandes villes.. 



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