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mercredi 18 novembre 2015

..un taux de croissance de 10%..qui nourrit une mégalomanie ambiante..

Après plus de deux mois de sevrage forcé pour cause de respect des lois islamiques, il est enfin possible de boire une bière bien fraîche. Après une aussi longue abstinence, son goût est savoureux au palais, digne d’une madeleine de Proust.





En dépit de bouquets de paraboles qui couvrent les toits des immeubles, l’information reste sous un contrôle étroit des autorités. Une situation dénoncée par les organisations internationales comme Amnesty International qui place cette ancienne République Soviétique d’un peu plus de 5 millions d’habitants dans les derniers rangs de son classement. Le Turkménistan ambitionne néanmoins d’organiser les jeux olympiques à Askabat. C’est du moins ce que j’avais compris lors de mon passage à l’Exposition Internationale de Milan. Dans un article de mai 2015, le journal Libération  ( à lire en cliquant sur ce lien) évoque la mégalomanie ambiante, une mégalomanie à laquelle on n’échappe guère tant les portraits du guide suprême sont omniprésents. Les grandes rues asphaltées des grandes villes contrastent avec l’état misérable des routes en campagne. Mais le sous-sol de ce pays regorge de ressources gazières et pétrolières, parmi les 10 premiers au monde. Les exportations  permettent au pays de se hisser au milieu du classement mondial de PIB/habitant ( plus de 7000 USD) mieux classé donc que l’Irak, la Chine ou la Thailande avec un taux de croissance de plus de 10 % depuis plusieurs années, ce qui attire les commerçants du monde entier. Mais dans le même temps, selon les classements internationaux, près de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté, c’est dire si la répartition est inégale et cela explique la corruption ambiante qui commence dès la frontière ou mon copain Pierre- Marie a du s’acquitter de 120 USD en sus de son visa tandis que je n’en ai acquitté qu’une trentaine. Cela tient peut être au montant de devises déclarées.. Il est temps de quitter le pays. Mon visa de transit de 5 jours est amplement surdimensionné pour les 450 Kilométres que j’ai à parcourir dans un pays qui reste assez vaste avec un peu moins de 500.000 km² ..pas très loin donc de la surface de notre hexagone.

A la frontière, la queue des camions est longue et nos braves fonctionnaires n’arrivent qu’à huit heures. L’accès à la frontière se fait par une route à péage et comme j’ai peu envie d’apporter ma contribution touristique et économique, je dormirais avec les routiers. Il me reste pas mal de Rials iraniens que je n’ai pas pu changer en quittant la Perse. Les chauffeurs, y compris ceux qui ont des plaques iraniennes me font comprendre qu’ils n’ont peu d’intérêts pour mon opération. Les douaniers arrivent. Le parking se remplit de voiture haut de gamme, loin de ce que peut s’offrir un salarié moyen, loin de nos gabelous. En plus, ils pratiquent le co-voiturage, le changeur au noir arrive dans la même voiture que le douanier. Le taux de change est moyen, mais c’est l’occasion de me séparer de mes devises. Jusqu’à présent, j’ai réussi à solder mes reliquats de devises avant la sortie de chaque pays.. Le plein d’essence restant le meilleur moyen de solder la petite monnaie..
Les formalités sont vites accomplies.. Je suis content de quitter le pays.. la barrière est levée.. je passe au ralenti.. et prend une photo souvenir. La route est chaotique mais je me suis réjoui trop tôt. Après deux cent mètres de tout terrain, de barbelés, de mirador, deux soldats armés montent la garde et me demande mon passeport.. Je m’exécute.. Il manque un « peschar » comprendre un tampon.. il me faut retourner à la case départ, refranchir le tout terrain, les barbelés et corridor pour obtenir le fameux « peschar ». Averti par radio téléphone, le préposé absent lorsque je suis passé, exprime son mécontentement. La galère recommence. Certes il n’était pas à son poste lorsque je suis passé et que j’ai pris la photo mais je plaide coupable avec pour objectif d’obtenir ce précieux peschar..


 Après un moment de mauvaise humeur, j’ai le droit au « Peschar » après avoir inspecté le véhicule. Le temps est venu de rejoindre Samarquand..





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