Ce qui vient de se passer à Paris, est le
déclic qui incite à reprendre le récit de ce voyage. Poursuivre le dialogue
avec son lecteur, c’est apporter ma pierre à cette lutte contre l’intégrisme le
plus ignare. Montrer qu’il y a des actes de résistance, il y a moyen de lutter
avec les mots de façon positive. C’est une façon de rester debout et montrer
que les mots et les images peuvent être plus forts et plus durables que la
terreur dont l’effet, peut être long, reste néanmoins plus éphémère. Au terme
de ce voyage, certains demandent si j’ai eu peur. La réponse est oui, mais une
peur de comportements irrationnels que ce soit avec les policiers islamiques ou
les milices armées mais il y a aussi de belles rencontres humaines comme ces
femmes en train de manifester à Masshad tandis qu’un homme me prend en photo.. va-t-il
me dénoncer ? A ce moment je n’en sais rien…
Masshad, c’est l’espoir d’avoir enfin mon
visa Turkmène, après les deux mois perdus à Paris, l’attente forcée de 10 jours
à Téhéran et le retrait promis ici à plus de 1000 kilométres. Trouver le
consulat est le premier exercice car le consulat est dans une petite rue et le
GPS est aveugle sans carte. Un iranien, me renseigne. Il évoque avec émotion
son séjour en France près de Lyon où il a fait une partie de ses études. Il s’exprime
dans un excellent français. Je m’approche mais je loupe l’impasse. Il me faut
refaire la boucle. Un piéton patchoun, originaire d’Afghanistan, m’indique l’impasse.
L’humeur et l’accueil bienveillant de l’employé du consulat tranche avec ceux
de ses homologues parisiens et de Téhéran. Le comble étant qu’il me demande la lettre que
j’avais rédigé en français et en anglais à l’attention du consulat parisien.
En route vers la frontière qui, est en
principe ouverte de 8h à 17h. Non seulement le visa a été laborieusement
obtenu, mais les conditions d’entrée sont particulièrement contraignantes. Le
temps n’étant guère compté, c’est l’opportunité de flâner en route. Le pompiste
regarde la moto et en oublie la pompe.. résultat l’essence déborde et le sol
est glissant. Il signe le golden book. Sur la route, un réparateur de mobylette
me donne l’occasion de procéder à quelques réparations et lui aussi annote le
cahier.
Départ pour la ville frontière de Sarakhs, le désert avec quelques
rares habitations La température est plus supportable...
Impression bizarre de se retrouver au milieu
du film de Sergio Leone, il était une fois dans l’ouest. Une ligne de chemin de
fer au milieu du désert, une gare et aucune habitation autour.. je n’ai ni
harmonica, ni revolver.. et Charles Bronson et Henry Fonda ne sont présents que
dans mon imagination..
Les paysages rappellent ceux de l’Ouest américain tant
au niveau des couleurs que des roches, Les seuls véhicules observés sont des
camions citernes qui prennent des auto stoppeurs.
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