Sur la route, deux jeunes me font signe de m’arrêter.
Ils semblent garder un troupeau. Il fait chaud et n’ont plus rien à boire. Leur gorge
est asséchée par la poussière. J’ai quelques réserves et je leur donne une
petite bouteille avant de reprendre la route.
Dans un tel voyage, il convient de limiter les pertes de temps
intermédiaires et répétitifs, notamment en évitant de charger et décharger la
moto même s’il est difficile de faire autrement. En général c'est trois trousses ou sacoches, mais ce soir ce sera la tente..car il y a peu d'habitations dans cette vallée entre le Tajikistan et l'Afghanistan. Les paysages sont sublimes avec de forts contrastes de couleur.
Parfois la piste est large.. mais il y a aussi des passages encaissés et étroits..et sans barrière de sécurité.
L’autre contrainte est celle de la lumière diurne, c'est-à-dire
qu’il convient plutôt de rouler tant qu’il fait jour et de commencer à chercher un
lieu où dormir avant la tombée de la nuit. Le problème n’est pas temps le fait
de rouler de nuit mais celui de trouver un endroit où dormir. La question
immédiate est de dire pourquoi ne pas réserver à l’avance. En théorie c’est la
solution idéale, mais durant un tel voyage, il y a beaucoup d’impondérables
comme
des sollicitations, des arrêts pour prendre des photos, pour visiter des
sites ou plus simplement discuter avec les gens. Ainsi à Istanbul un petit
déjeuner a duré trois heures. Dans ces conditions, l’objectif est d’optimiser
au maximum la lumière du jour en calant son rythme de vie sur celui du soleil; de son lever et de son coucher. Faute d’avoir les cartes du pays, l’écran du GPS est calé
sur ces paramètres qui me permettent de gérer mon temps. Hier le lever du soleil était à 5h38 et le coucher à 19h33. Le système s'ajuste en fonction de la géolocalisation.
C’est à peu près l’heure où j’ai commencé à chercher. Pas de village, ce soir
ce sera la tente. Çà tombe bien. Il y a un petit carré de verdure avec de l’herbe
tendre. Je plante la tente.
Un camion sera garé à côté. Avec le chauffeur et son
mécanicien nous partagerons le repas du soir. Au menu du saucisson, (viande de
mouton) ,des chapatis et des poires. Au petit matin, comprendre 5 h du matin,
je mets le nez en dehors pour constater que l’espace herbeux que j’avais choisi
est vert parce qu’il est bien arrosé. En effet, autour de la tente tout l’espace
est inondé. L’eau provient d’un ruisseau canalisé qui a débordé durant la nuit.
Pas facile donc de sortir de la tente. Fort heureusement je n’ai sorti que peu
de choses et rien n’est mouillé. Le tapis de sol est en imperméable. Je sors
pieds nus .. puis mets à sécher la tente au soleil qui commence à poindre. Un
berger me rejoint, Il signe le guest book et me tends un chiffon pour essuyer le
tapis de sol. Je m’en sors plutôt bien.
La route continue. Beaucoup d’émotion dans les paysages.
Aucune lassitude avec de nouveaux paysages avec de nouvelles sensations dans
des vallées beaucoup plus étroites.
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