Je sais ce que vous pouvez dire… il ne pense qu’à
bouffer mais le repas d’hier soir a donné lieu à une sorte de compétition. En fait
pour les raisons déjà exposées, mon lieu de villégiature est assez aseptisée,
pendant les ‘ jours neutralisés pour l’obtention du visa Tadjik il faut chercher les sensations là où elles
sont.. donc le repas.. mais aussi des balades à pied dans la ville. C’est donc le
contact avec les gens et des prises de photo de visages, des commerçantes
ambulantes.
Et même un policier qui intervient pour le contrôle d’identité des changeurs de rue..
Les fêtes sont passées. La vie administrative redémarre.
Le temps d’aller déposer ma demande de visa. Au consulat du Tajiskistan, il y a
foule. En face, un escalier étroit conduit à un vaste sous-sol où plusieurs
queues se pressent devant deux bureaux. J’ai du mal à me faire expliquer le rôle
de chacune de ces deux files d’attente. Ici la seule langue étrangère pratiquée
est le russe et comme mes compétences, en dehors du « da » « niet »,
sont limitées, alors ce n’est pas vraiment simple. Fort heureusement, un des
employés derrière un des bureaux voit mon désarroi. Il me tend une photocopie.
Il s’agit d’un modèle avec des bulles de traduction en anglais pour les
renseignements à compéter Je comprendrais alors qu’une des queues est celle de
ceux qui utilisent les services des écrivains publics et des photocopies de pièces
justificatives. L’autre est pour vérifier que le dossier est correct avant de
le déposer au consulat de l’autre côté de la rue. Une femme me prête un stylo
et peu de temps après je ressors à l’air libre avec mon dossier et mes copies.
Devant le consulat, des policiers filtrent la foule.
Inutile de vous dire que j’ai attiré les regards en arrivant en moto. L’attroupement
est important. Makhmud parle bien l’anglais. Il traduit mes propos à
l’auditoire et annote le guest book. Il faut dire que pour certains, ils
attendent depuis des jours. La moto et les questions à propos du voyage, c’est
l’occasion de passer le temps et prendre le selfie le plus peuplée de mon
voyage. D’après Makhmud, l’obtention d’un visa est aléatoire. Pour illustrer
son propos, il me désigne un vieil
homme, handicapé en chaise roulante qui revient tous les jours. D’après lui il
attend le bon vouloir des autorités tadjiks sans qu’aucune information lui soit
signifiée soit sur l’obtention, le délai d’obtention ou son éventuel refus.. Sans
renseignements, il revient tous les jours. Il veut simplement rendre visite à
sa famille. La sœur de Makhmud vit à Duschambe, il attend lui aussi son visa.
J’ai de la chance, avec l’attroupement autour de la moto, les policiers m’ont repéré.
J’ai le droit au coupe fil.. comprendre je peux passer le premier filtre .. et
m’inscrire dans la seconde queue qui permet de déposer la demande et le
passeport dans une sorte de cagibis ou un employé Tadjik prend mon dossier, mes
USD et mon passeport en m’invitant à me présenter le lendemain à 15h.
Makhmud veut me montrer Tachkent by night. Il m’invite
à manger avec lui ce soir avec son jeune frère. Au restaurant, le plat est unique.
Une énorme marmite, d’au moins un mètre de diamètre, est enserrée dans un four
en mortier. D’après Makhmud, chaque matin le rituel est toujours le même. Au
fond de la marmite, des morceaux de viande sont frits dans l’huile, l’oignon et
l’ail et des épices, puis le riz recouvre le plat qui continue à cuire et se
maintenir chaud sous un couvercle. La cuisson dure tout au long de la journée.
Merci à Makmud pour cette découverte de sa ville ..mais aussi pour le repas.. Chose étonnante, il me parle d'un film français, disponible en VOD sur le Facebook Russe.., qu'il a beaucoup aimé..qui évoque la société multiculturel française..avec des Juifs, des mulsulmans et des asiatiques.. Il a beaucoup rit .. et moi aussi.. mais j'ai mis un certain temps pour le retrouver..... En fait je vous ai donné.. pas mal de détails..
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