Translate

dimanche 6 décembre 2015

.. on entre dans le vif des difficultés..

A l’ambassade du Tajiskistan, j’arrive un peu tendu. Il est 15 heures et les grilles ne sont toujours pas ouvertes. Le vieil homme en chaise roulante est à nouveau là de même qu’un certain nombre de postulants qui attendent le bon vouloir des Tadjiks. Tout le monde se salue. Les minutes passent. La grille ne s’ouvre toujours pas sauf pour laisser entrer des véhicules consulaires. L’attente durera une heure. Les policiers me reconnaissent et m’invite à passer la première grille. C’est presque tout bon. Il est 16h15, quand je rentre dans le petit cagibi où un fonctionnaire distribue les visas. Ce qui devait être une simple formalité s’avère plus long que prévu car le fonctionnaire ne retrouve pas mon précieux sésame parmi les passeports qui sont tous emboîtés les uns dans les autres. Derrière moi, ça s’impatiente. Manifestement, mon visa n’est pas dans les cinq files alignées devant lui , soit près de 2,50 mètres linéaire. Apparemment ma demande a suivi un circuit différent. Je suis invité à me mettre de coté tandis que le fonctionnaire délivre le visa tant espéré aux autres postulants. Au bout de 10 minutes, un autre fonctionnaire revient avec mon passeport. C’est fini. Retour à la guest house, quelques contrôles de police pour mes sacs à provisions. En réponse à notre repas, Ali et son staff ont organisé un repas d'adieu, inspiré de la cuisine afghane à base de riz, de carottes, de salades.. le tout naturellement arrosé de vodka qu’Ali persiste à m’offrir. Il faut dire que cela figure dans sa description d’Ali Guest House dans Lonely Planet... 
Départ tôt le matin, Ali veut marquer son empreinte en collant un stick sur les valises.  Sur la route, je m’arrête sur un barrage pour prendre une photo du plan d’eau. Des policiers me demandent de ne pas immortaliser le paysage et me font signe de repartir. Les stations d’essence sont laissées à l’abandon. J’ai donc pris mes précautions en remplissant mon jerrycan de secours et dés qu’une station est ouverte et que mon autonomie est inférieure à 250 km, je fais le plein.
A la frontière ouzbek, peu de problèmes dès lors que les douaniers me reconnaissent. Du coté Tadjik, ce sera un peu plus long pour une raison simple. Les douaniers veulent prendre une photocopie de mes documents, mais l’électricité est coupée.. il faudra une heure et demie pour le courant revienne. Au départ la route est plutôt agréable. Les lacets se suivent et la route est en bon état. Comme l’a décrit, JMB, Il y a effectivement peu de monde sur ce passage. En se rapprochant des zones considérées comme sensibles proches de l’Afghanistan, les barrages, par contre, se multiplient sans qu’il soit possible de leur donner un caractère officiel s’agissant d’hommes armés de matériel et de treillis disparates. Hors des contrôles officiels, j’ai décidé de devenir résident suisse, une ambiguïté qui permet de gommer une nationalité qui pourrait provoquer des réactions imprévisibles chez mes interlocuteurs.

La nuit commence à tomber. Je ne pourrais pas franchir le col cette nuit d’autant que la route est de plus en plus chaotique. J’avise une petite étendue d’herbe et commence à me préparer à sortir la tente. Une camionnette arrive à ma hauteur, un homme d’une bonne trentaine d’année en sort. Il ne fait guère attention à moi. Il sort son tapis de prière. Ce n’est qu’après qu’il m’adressera la parole pour me dire qu’il va faire froid cette nuit. Il me conseille de poursuivre ma route jusqu’au prochain village et y rechercher un hébergement, ce que je ferais. Mon problème est que je n’ai pas pu changer de l’argent et que je ne dispose pas de monnaie locale dans ce coin isolé. Dans le village, un commerçant m’hébergera à titre gracieux dans un abri pour les chauffeurs. Demain l’ascension du col s'annonce assez dure.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire