A
l’ambassade du Tajiskistan, j’arrive un peu tendu. Il est 15 heures et les
grilles ne sont toujours pas ouvertes. Le vieil homme en chaise roulante est à
nouveau là de même qu’un certain nombre de postulants qui attendent le bon
vouloir des Tadjiks. Tout le monde se salue. Les minutes passent. La grille ne
s’ouvre toujours pas sauf pour laisser entrer des véhicules consulaires.
L’attente durera une heure. Les policiers me reconnaissent et m’invite à passer
la première grille. C’est presque tout bon. Il est 16h15, quand je rentre dans le
petit cagibi où un fonctionnaire distribue les visas. Ce qui devait être une
simple formalité s’avère plus long que prévu car le fonctionnaire ne retrouve
pas mon précieux sésame parmi les passeports qui sont tous emboîtés les uns dans
les autres. Derrière moi, ça s’impatiente. Manifestement, mon visa n’est pas
dans les cinq files alignées devant lui , soit près de 2,50 mètres linéaire. Apparemment
ma demande a suivi un circuit différent. Je suis invité à me mettre de coté
tandis que le fonctionnaire délivre le visa tant espéré aux autres postulants.
Au bout de 10 minutes, un autre fonctionnaire revient avec mon passeport. C’est
fini. Retour à la guest house, quelques contrôles de police pour mes sacs à
provisions. En réponse à notre repas, Ali et son staff ont organisé un repas d'adieu, inspiré de la cuisine afghane à base de riz, de carottes, de salades.. le tout naturellement arrosé de
vodka qu’Ali persiste à m’offrir. Il faut dire que cela figure dans sa
description d’Ali Guest House dans Lonely Planet...
Départ tôt le matin, Ali veut marquer son empreinte en
collant un stick sur les valises. Sur la route, je
m’arrête sur un barrage pour prendre une photo du plan d’eau. Des policiers me
demandent de ne pas immortaliser le paysage et me font signe de repartir. Les
stations d’essence sont laissées à l’abandon. J’ai donc pris mes précautions en
remplissant mon jerrycan de secours et dés qu’une station est ouverte et que
mon autonomie est inférieure à 250 km, je fais le plein.
A
la frontière ouzbek, peu de problèmes dès lors que les douaniers me
reconnaissent. Du coté Tadjik, ce sera un peu plus long pour une raison simple.
Les douaniers veulent prendre une photocopie de mes documents, mais
l’électricité est coupée.. il faudra une heure et demie pour le courant
revienne. Au départ la route est plutôt agréable. Les lacets se suivent et la
route est en bon état. Comme l’a décrit, JMB, Il y a effectivement peu de monde
sur ce passage. En se rapprochant des zones considérées comme sensibles proches
de l’Afghanistan, les barrages, par contre, se multiplient sans qu’il soit
possible de leur donner un caractère officiel s’agissant d’hommes armés de
matériel et de treillis disparates. Hors des contrôles officiels, j’ai décidé
de devenir résident suisse, une ambiguïté qui permet de gommer une nationalité
qui pourrait provoquer des réactions imprévisibles chez mes interlocuteurs.
La
nuit commence à tomber. Je ne pourrais pas franchir le col cette nuit d’autant
que la route est de plus en plus chaotique. J’avise une petite étendue d’herbe
et commence à me préparer à sortir la tente. Une camionnette arrive à ma
hauteur, un homme d’une bonne trentaine d’année en sort. Il ne fait guère
attention à moi. Il sort son tapis de prière. Ce n’est qu’après qu’il m’adressera
la parole pour me dire qu’il va faire froid cette nuit. Il me conseille de
poursuivre ma route jusqu’au prochain village et y rechercher un hébergement,
ce que je ferais. Mon problème est que je n’ai pas pu changer de l’argent et
que je ne dispose pas de monnaie locale dans ce coin isolé. Dans le village, un
commerçant m’hébergera à titre gracieux dans un abri pour les chauffeurs. Demain l’ascension du col s'annonce assez dure.
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