Tanger c’est avant tout
une atmosphère, un lieu stratégique, un
mythe celui d’Humphrey Bogart dans le
film Casablanca ou le réalisateur a reconstitué l’action en confondant les
villes de Tanger et Casablanca. Beaucoup d’artistes ont été séduit par cette
ville légendaire alors que la ville n’a
de prétention ni culturelle ni intellectuel. Elle n’en revendique pas. C’est
une ville ou se mêle les climats atlantique à l’ouest et méditerranéen à l’est.
Une situation assez unique au monde. C’est aussi une ville ou se mêle l’arabe,
l’espagnol et le français. Tanger a été et reste un point de passage entre
l’Europe et l’Afrique. Depuis 1869, un
projet de tunnel a plané sur la région, y compris récemment puisque Hassan II
et Juan Carlos avait même signé un projet d’étude pour un transfert ferroviaire
à l’instar de l’Eurotunnel.. mais rien n’en est sortie. La situation géopolitique
actuelle contribue à enterrer ce projet. Tanger a été une zone franche
internationale avec une régime fiscal peu contraignant qui a attiré et fixé
commerçants, trafiquants, divers aventuriers, des artistes, de richissimes
potentats .. le tout s’accompagnant d’une diabolique réputation de mœurs libres
et transgressifs.. un véritable passé qui s’est bien aseptisé aujourd’hui..mais
qui a pu fasciné des artistes comme Delacroix Matisse..et nombre d’écrivains de toutes nationalités ( Américains,
Anglais, Français, Italiens.. pour n’en citer que deux .. Pasolini ou Brian Jones, Samuel Becket..…. ..mais tout ça
c’est du passé .. mais qui laisse des traces cosmopolites. Le Maroc moderne est en route. un nouveau
port .. une forte capacité d’accueil de véhicules, une usine Renault. L’atmosphère y reste encore
un peu européenne, mais aussi africaine du Nord et au délà..J’ai choisi de
loger la médina dans les petites ruelles étroites, un labyrinthe.. dans
laquelle il n’est guère aisé de retrouver mon point de chute, surtout de nuit.
Maps.me m’a conduit à proximité mais Impossible de franchir les escaliers. Je
laisse la moto et continue à pied guidé par un quadragénaire qui ne réclame
rien en échange. Surprise, cela n’a rien de l’ambiance des sites touristiques
où le moindre conseil est assortie d’une demande ostentatoire.
Je suis seul dans mon
dortoir. Le gérant est d’origine espagnole, mais il parle un français
impeccable pour avoir vécu 8 ans en France. Des Sénégalais avec des
dreadlocks, écoutent de la musique ..et
manifestement ce qu’ils fument n’est pas une cigarette ordinaire. Ils tiennent
un restaurant dans la Médina à quelles ruelles de là. A peine arrivé, on se
sent dans l’ambiance du film « Casablanca … Une bonne douche bien
décontractante et dodo… sans toutefois avoir lu de la littérature sur le film
immortalisé par Humphey Bogart et Ingrid Bergman. J’ai ainsi appris que le film de Zelsnick, avait été reconstituée en la confondant avec Tanger,
ville internationale, dernière escale les réfugiés juifs d’Europe avant leur
départ pour les Amériques, ville antique où, dans les ruelles du Grand Socco,
se traitaient toutes trafics, se croisaient tous les espions d’Orient et
d’Occident, s’ébauchaient toutes les combinaisons qui, les unes ou les autres,
contribueraient à la victoire ultime des Alliés occidentaux se préparaient déjà
les grandes en contrebandes méditerranéennes de la de cigarettes d’abord, du
hash puis de la cocaïne par la suite.
C’est dans cette
atmosphère que Morphée m’a emmené pour une bonne nuit et un sommeil réparateur.
Dés le matin, il faut profiter de la terrasse avec une vue, certes lointaine,
sur l’immense baie.
Un régal.. il faut chaud
ce dont il n’est pas question de se plaindre après le froid cévenol..… Le
plaisir d’aller s’enfiler dans les ruelles et découvrir ce parc de vieille
motos.. des marques que je ne connais même pas.. ici le triporteur sert à
livrer des cartouches de Gaz..
Les ruelles défilent. Je n’ai pas le temps de ranger
mon appareil photo qu’une nouvelle porte attire mon attention. Elles sont
toutes personnalisées.. impressionnant..
Peu à peu, les rues
s’enfilent les unes derrière les autres. Le plus simple est de suivre la pente
naturelle du terrain.pour arriver des hauteurs de la médina jusqu’au niveau de
la mer devant l’Hôtel Continental.
Entre autres, une pile de
pain sec attire mon attention sans que ‘j’ai réussi à obtenir l’explication. A
quoi sert ce pain qui sèche au soleil.. puis c’est le front de mer.. ou ce
qu’il en reste. A l’exception du Continental, bien restauré et tout de blanc
vêtu dans ce ciel bleu méditerranéen. ce que je retiens c’est qu’ici on aime
bien les paresseux.. on leur a même dédié une Terrasse.. » La terrasse des
paresseux » d’où l’on peut contempler la mer et l’Espagne.
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